ACTE II
Scène première.
Suréna, votre zèle a trop servi mon père
Pour m’en laisser attendre un devoir moins sincère ;
Et si près d’un hymen qui doit m’être assez doux,
Je mets ma confiance et mon espoir en vous.
Palmis avec raison de cet hymen murmure ;
Mais je puis réparer ce qu’il lui fait d’injure ;
Et vous n’ignorez pas qu’à former ces grands nœuds
Mes pareils ne sont point tout à fait maîtres d’eux.
Quand vous voudrez tous deux attacher vos tendresses,
Il est des rois pour elle, et pour vous des princesses,
Et je puis hautement vous engager ma foi
Que vous ne vous plaindrez du prince ni du Roi.
Cessez de me traiter, Seigneur, en mercenaire :
Je n’ai jamais servi par espoir de salaire ;
La gloire m’en suffit, et le prix que reçoit…
Je sais ce que je dois quand on fait ce qu’on doit,
Et si de l’accepter ce grand cœur vous dispense,
Le mien se satisfait alors qu’il récompense.
J’épouse une princesse en qui les doux accords
Des grâces de l’esprit avec celles du corps