Soit réduite à descendre à ces malheureux rois
À qui, quand vous voudrez, vous donnerez des lois.
Et n’appréhendez point d’en regretter la perte :
Il n’est cour sous les cieux qui ne vous soit ouverte ;
Et partout votre gloire a fait de tels éclats,
Que les filles de roi ne vous manqueront pas.
Quand elles me rendroient maître de tout un monde,
Absolu sur la terre et souverain sur l’onde,
Mon cœur…
Pourroit à mon chagrin ne plaire pas assez ;
Et d’un cœur qui veut être encor sous ma puissance
Je ne veux recevoir que de l’obéissance.
À qui me donnez-vous ?
Vous ôter à Mandane, et ne vous donner pas !
Et contre les soupçons de ce cœur qui vous aime
Que ne m’est-il permis de m’assurer moi-même !
Mais adieu : je m’égare.
Ô ciel ! s’il faut toujours aimer, souffrir, mourir[1] ?