N’irritons point vos maux, et changeons d’entretien.
Je sais votre secret, sachez aussi le mien.
Vous n’êtes pas la seule à qui la destinée
Prépare un long supplice en ce grand hyménée :
Le prince…
Son nom seul me prépare à plus que le trépas.
Un tel excès de haine !
Aux mortelles douleurs dont m’accable sa vue.
Eh bien ! ce prince donc, qu’il vous plaît de haïr,
Et pour qui votre cœur s’apprête à se trahir,
Ce prince qui vous aime, il m’aimoit.
L’infidèle !
Je l’aimois.
Et l’ingrat brise des nœuds si doux !
Madame, est-il des cœurs qui tiennent contre vous ?
Est-il vœux ni serments qu’ils ne vous sacrifient ?
Si l’ingrat me trahit, vos yeux le justifient,
Vos yeux qui sur moi-même ont un tel ascendant…
Vous demeurez à vous, Madame, en le perdant ;
Et le bien d’être libre aisément vous console
De ce qu’a d’injustice un manque de parole ;