Et Cassius[1] pour Rome avoir le même emploi[2].
Je vis de ces États l’orgueilleuse puissance
D’Artabase à l’envi mendier l’assistance,
Ces deux grands intérêts partager votre cour,
Et des ambassadeurs prolonger le séjour.
Tous deux, ainsi qu’au Roi, me rendirent visite,
Et j’en connus bientôt le différent mérite.
L’un, fier et tout gonflé d’un vieux mépris des rois,
Sembloit pour compliment nous apporter des lois ;
L’autre, par les devoirs d’un respect légitime,
Vengeoit le sceptre en nous de ce manque d’estime.
L’amour s’en mêla même ; et tout son entretien
Sembla m’offrir son cœur, et demander le mien.
Il l’obtint ; et mes yeux, que charmoit sa présence,
Soudain avec les siens en firent confidence.
Ces muets truchements surent lui révéler
Ce que je me forçois à lui dissimuler ;
Et les mêmes regards qui m’expliquoient sa flamme
S’instruisoient dans les miens du secret de mon âme.
Ses vœux y rencontroient d’aussi tendres desirs :
Un accord imprévu confondoit nos soupirs,
Et d’un mot échappé la douceur hasardée
Trouvoit l’âme en tous deux toute persuadée.
Cependant est-il roi, Madame ?
Mais il sait rétablir les rois dans leurs États.