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NOTICE.


« Monsieur Corneille, dit Jolly[1], avoit en vue deux sujets de tragédie lorsqu’il s’arrêta à celui-ci : le premier étoit Usanguey, prince chinois dont les historiens font de grands éloges[2], et le second[3], tiré de Tacite, étoit le fameux Gaulois nommé Antonius Primus, lequel avoit contribué plus que personne à mettre Vespasian sur le trône, et dont les services furent mal reconnus. Ce nom lui paroissant peu propre à entrer dans un vers,

  1. Avertissement du Théâtre de P. Corneille, p. lxxi.
  2. Voyez l’histoire de la Chine, par le P. du Halde, jésuite. (Note de Jolly.) — L’ouvrage de du Halde n’a été indiqué dans cette note qu’à titre de renseignement et non comme la source à laquelle Corneille aurait puisé ; son histoire ou plutôt sa Description géographique, historique, etc., de l’empire de la Chine et de la Tartarie chinoise, n’a paru qu’en 1735. Il y est question en divers endroits, aux tomes I et III, d’Usangey (Ou san guey), ce fameux général chinois qui ayant introduit les Tartares dans la Chine pour exterminer les rebelles, et contribué, sans le vouloir, à la conquête qu’ils en firent, forma le projet de délivrer sa patrie du joug tartare. (Tome III, p. 113.) Il mourut accablé de vieillesse, après avoir reçu la dignité de roi et le titre de Ping si, « pacificateur d’Occident. » (Tome I, p. 467 et 476.) Le livre où Corneille avait pris ce sujet chinois est sans doute celui du missionnaire jésuite Martin Martini, qui fut publié à Rome en 1654, sous ce titre : De Bello Tartarico in Sinis (in-12), qui fut traduit, dès cette même année 1654, et en Italien, et en français (sous ce titre : Histoire de la guerre des Tartares contre la Chine, traduite du latin du P. Martini), puis de nouveau en français par le P. Semedo, à la suite de l’Histoire de la Chine (Lyon, 1667, in-4o).
  3. Histoires, livres II, III et IV.