Pour ne point m’imposer la honte de descendre.
Tout mon cœur vous préfère à cet heureux rival ;
Pour m’avoir toute à vous, devenez son égal.
Vous dites qu’il vous aime ; et je ne puis le croire[1],
Si je ne vois sur vous un rayon de sa gloire.
On vous a vus tous deux sortir d’un même flanc ;
Ayez mêmes honneurs ainsi que même sang.
Dites-lui que le droit qu’a ce sang à l’empire[2]…
Madame ; et le devoir qui n’y peut consentir…
À mes vives douleurs daignez donc compatir,
Seigneur : j’achète assez le rang d’impératrice,
Sans qu’un reproche injuste augmente mon supplice.
J’applaudirai moi-même à votre peu de foi ;
Je dirai que le ciel doit à votre mérite…
Non, Seigneur ; faites mieux, et quittez qui vous quitte ;
Rome a mille beautés dignes de votre cœur ;
Mais dans toute la terre il n’est qu’un empereur.
Si mon père avait eu les sentiments du vôtre,
Je vous aurois donné ce que j’attends d’un autre ;
Et ma flamme en vos mains eût mis sans balancer
Le sceptre qu’en la mienne il auroit dû laisser.
Laissez à son défaut suppléer la fortune,
Et n’ayez pas une âme assez basse et commune