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Se signalant dans l’héroïque,
Aussi bien que dans le comique.

Ce n’est que plus tard, dans le numéro du 20 décembre, qu’on trouve un compte rendu détaillé de la pièce :

La Bérénice de Corneille,
Qu’on peut, sans qu’on s’en émerveille,
Dire un vrai chef-d’œuvre de l’art,
Sans aucun mais, ni si, ni car,
Est fort suivie et fort louée,
Et même à merveille jouée
Par la digne troupe du Roi,
Sur son théâtre en noble arroi.
Mademoiselle de Molière
Des mieux soutient le caractère
De cette reine dont le cœur
Témoigne un amour plein d’honneur.
Cette autre admirable chrétienne[1],
Cette rare comédienne.
Mademoiselle de Beauval,
Savante dans l’art théâtral.
Fait bien la fière Domitie ;
Et Mademoiselle de Brie,
Qui tout joue agréablement

  1. Ce n’est pas simplement pour la rime, comme on pourrait être tenté de le croire, que Robinet donne cette qualité à Mlle de Beauval ; il se préoccupe toujours beaucoup des sentiments religieux des personnes de théâtre, et annonçant dans son numéro du 6 décembre de la même année la mort d’une autre actrice, il nous dit :

    Cette illustre comédienne,
    Et non moins illustre chrétienne.
    Par son décès des plus pieux.
    Qui fait croire que dans les cieux
    On aura colloqué son âme,
    De de Villiers étoit la femme,
    Qui fut aussi tout singulier
    Dedans le comique métier.
    Composant même en vers et prose,
    Mais maintenant il se repose,
    Faisant, je crois, tout ce qu’il faut
    Pour monter à son tour là-haut.