La mienne ne dit pas tout ce que vous pensez.
Sur tout ce que je pense elle s’explique assez.
Souvent trop d’intérêt que l’amour force à prendre
Entend plus qu’on ne dit et qu’on ne doit entendre.
Si vous saviez quel est mon plus ardent desir…
Mon peu d’ambition vous rend l’un avec joie ;
Et pour l’autre, s’il faut que je vous le renvoie,
Mon amour, je l’avoue, en pourra murmurer ;
Mais vous savez qu’au vôtre il aime à déférer.
Je pourrai me passer de cette déférence.
Sans doute ; et toutefois, si j’en crois l’apparence…
Brisons là : ce discours deviendroit ennuyeux.
Martian, que je vois, vous entretiendra mieux.
Agréez ma retraite, et souffrez que j’évite
Un esclave insolent de qui l’amour m’irrite.
Scène V.
À ce qu’elle me dit, Martian, vous l’aimez ?
Malgré ses fiers mépris mes yeux en sont charmés.
Cependant pour l’empire, il est à vous encore :