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ACTE II, SCÈNE V.

Attendre ce qu’un maître ordonnera de vous.

RODELINDE.

Qui ne craint point la mort craint peu quoi qu’il ordonne.

GRIMOALD.

740Vous la craindrez peut-être en quelque autre personne.

RODELINDE.

Quoi ? tu voudrois…

GRIMOALD.

Quoi ? tu voudrois…Allez, et ne me pressez point ;
On vous pourra trop tôt éclaircir sur ce point.
(Rodelinde rentre[1].)
Voilà tous les efforts qu’enfin j’ai pu me faire[2].
Toute ingrate qu’elle est, je tremble à lui déplaire[3] ;
745Et ce peu que j’ai fait, suivi d’un désaveu,
Gêne autant ma vertu comme il trahit mon feu.
Achève, Garibalde : Unulphe est trop crédule,
Il prend trop aisément un espoir ridicule ;
Menace, puisqu’enfin c’est perdre temps qu’offrir.
750Toi qui m’as trop flatté, viens m’aider à souffrir.

FIN DU SECOND ACTE.
  1. Ce jeu de scène manque dans les éditions de 1653-56 et de 1644.
  2. Var. Voilà tous les efforts que je me suis pu faire. (1653-56)
  3. Corneille a répété ce vers dans Tite et Bérénice (acte I, scène iii).