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OTHON.
CAMILLE.

Quoi ? l’empire et Pison n’ont rien pour vous d’aimable ?

PLAUTINE.

Ce que vous dédaignez, je le tiens méprisable ;
Ce qui plaît à vos yeux aux miens semble aussi doux :
1360Tant je trouve de gloire à me régler sur vous !

CAMILLE.

Donc si j’aimois Othon…

PLAUTINE.

Donc si j’aimois Othon…Je l’aimerois de même,
Si ma main avec moi donnoit le diadème.

CAMILLE.

Ne peut-on sans le trône[1] être digne de lui ?

PLAUTINE.

Je m’en rapporte à vous, qu’il aime d’aujourd’hui.

CAMILLE.

1365Vous pouvez mieux qu’une autre[2] en dire des nouvelles,
Et comme vos ardeurs ont été mutuelles,
Votre exemple ne laisse à personne à douter
Qu’à moins de la couronne on peut le mériter.

PLAUTINE.

Mon exemple ne laisse à douter à personne
1370Qu’il pourra vous quitter à moins de la couronne.

CAMILLE.

Il a trouvé sans elle en vos yeux[3] tant d’appas…

PLAUTINE.

Toutes les passions ne se ressemblent pas.

CAMILLE.

En effet, vous avez un mérite si rare…

  1. L’édition de 1692 a changé sans le trône en sans un trône.
  2. On lit : « mieux qu’un autre, » dans l’édition de 1682. Voyez tome I, p. 228, note 3-a.
  3. L’édition de 1682 donne seule : « à vos yeux, » pour « en vos yeux. »