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ACTE V, SCÈNE VII.

Une telle fierté devoit naître romaine[1].
Mais allons consoler un prince généreux,
Que sa seule imprudence a rendu malheureux.
1815Allons voir Scipion, allons voir Massinisse ;
Souffrez qu’en sa faveur le temps vous adoucisse ;
Et préparez votre âme à le moins dédaigner,
Lorsque vous aurez vu comme il saura régner.

ÉRYXE.

En l’état où je suis, je fais ce qu’on m’ordonne ;
1820Mais ne disposez point, Seigneur, de ma personne ;
Et si de ce héros les désirs inconstants…

LÉLIUS.

Madame, encore un coup, laissons-en faire au temps[2].

FIN DU CINQUIEME ET DERNIER ACTE.
  1. Dans la Sophonisbe de Nicolas de Montreux, Scipion, apprenant la courageuse mort de Sophonisbe, s’écrie :
    J’approuve cette mort en assurance unique
    Et envie l’honneur de la parjure Afrique
    D’avoir jadis nourri un esprit si hautain
    Qui méritoit de naître et de mourir Romain.
  2. Le premier hémistiche du dernier vers du Cid est :
    Laisse faire le temps…
    et il s’agit comme ici d’une union probable, mais la situation est bien différente.