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ACTE IV, SCENE III.
Tout ce qui m’appartint[1] me doit être rendu.
LÉLIUS.
Et par où cet espoir vous est-il défendu ?
MASSINISSE.
Quel ridicule espoir en garderait mon âme,
Si votre dureté me refuse ma femme ?
Est-il rien plus à moi, rien moins à balancer ?
Et du reste par là que me faut-il penser[2] ?
Puis-je faire aucun fond sur la foi qu’on me donne,
Et traité comme esclave, attendre ma couronne ?
LÉLIUS.
Et même de Syphax il y joint tout l’État ;
Mais nous n’en avons point touchant cette captive :
Syphax est son époux, il faut qu’elle le suive.
MASSINISSE.
Syphax est son époux ! et que suis-je, Seigneur ?
LÉLIUS.
Et voyant mon devoir, souffrez que je le fasse.
MASSINISSE.
Chargez, chargez-moi donc de vos fers en sa place :
- ↑ L’edition de 1682 et celles de 1692 et de Voltaire (1764) donnent appartient, au lieu de appartint.
- ↑ Dans la pièce du Trissin, Massinissa s’exprime ainsi :
Ma dico nen ch’essendo vostro amico,
Si com’io son, che non è ben negarmi
La moglie, havendo a me donato un regno ;
Che chi concede un beneficio grande
E poi niega un minore, ei non s’accorge
Che la primiera gratia offende, e guasta.
Du reste, dans le démêlé de Scipion et de Massinisse, il exprime la même idée d’une facon qui se rapproche davantage du tour adopté par Corneille.
M’havevate promesso di ridarmi
Tutto quel se Siface m’occupava ;
Ma se la moglie non mi sia renduta,
Che più debb’ io sperar che mi si renda ?
— Voyez encore ci-après l’Appendice II., p. 555.