Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 6.djvu/532

Cette page n’a pas encore été corrigée

VII – Syphax, Lépide, gardes ===

Syphax
A-t-on vu sous le ciel plus infâme injustice ?
Ma déroute la jette au lit de Massinisse ;
1115Et pour justifier ses lâches trahisons,
Les maux qu’elle a causés lui servent de raisons !

Lépide
Si c’est avec chagrin que vous souffrez sa perte,
Seigneur, quelque espérance encor vous est offerte :
Si je l’ai bien compris, cet hymen imparfait
1120N’est encor qu’en parole, et n’a point eu d’effet ;
Et comme nos Romains le verront avec peine,
Ils pourront mal répondre aux souhaits de la Reine.
Je vais m’assurer d’elle, et vous dirai de plus
Que j’en viens d’envoyer avis à Lélius :
1125J’en attends nouvel ordre, et dans peu je l’espère.

Syphax
Quoi ? prendre tant de soin d’adoucir ma misère !
Lépide, il n’appartient qu’à de vrais généreux
D’avoir cette pitié des princes malheureux ;
Autres que les Romains n’en chercheroient la gloire.

Lépide
1130Lélius fera voir ce qu’il vous en faut croire.
––Vous autres, attendant quel est son sentiment,
Allez garder le Roi dans cet appartement.


==

ACTE