ANTOINE DU VERDIER[1],
Pertharite fut fils d’Aripert[2], roy des Lombards, lequel, après la mort du pere, regna à Milan ; et Gondebert, son frere, à Pauie ; et estant suruenuë quelque noise et querelle entre les deux freres, Gondebert enuoya Garibalde, duc de Thurin, par deuers Grimoald, comte[3] de Beneuent, capitaine genereux, le priant de le vouloir secourir contre Pertharite, auec promesses de luy donner vne sienne sœur en mariage. Mais Garibalde, vsant de trahison enuers son seigneur, persuada à Grimoald d’y venir pour occuper le royaume, qui par la discorde des freres estoit en fort mauuais estat, et prochain de sa ruïne. Ce qu’entendant Grimoald se despoüilla[4] de sa comté de Beneuent, de laquelle il fit comte son fils, et auec le plus de forces qu’il peust assembler, se mit en che-
- ↑ Antoine du Verdier, seigneur de Vauprivas, né à Montbrison en 1544, mort en 1600. Celui de ses ouvrages dont Corneille a tiré ce morceau d’histoire traduit de Paul Diacre, parut d’abord à Lyon en 1576, sous ce titre : les Diverses leçons d’Antoine Duverdier suivant celles de P. Messie ; puis il fut réimprimé avec des additions successives en 1584,1592,1605. Il contient le fruit des lectures de l’auteur et les extraits qu’il a faits des divers historiens grecs, latins et italiens, à l’imitation de Pierre Mexia, écrivain espagnol, qui avait publié en 1542 une compilation du même genre, traduite en français par Cl. Gruget, sous le même titre de Diverses leçons.
- ↑ L’édition de 1580 des Diverses leçons de du Verdier donne Partharite et Albert, pour Pertharite et Aripert.
- ↑ Corneille, ayant employé dans ses vers le titre de comte, au lieu de celui de duc, pour Grimoald, a changé dans le texte de du Verdier les mots duc, et plus loin duché, en ceux de comte et comté.
- ↑ Var. (recueil de 1656) : Ce qu’entendant Grimoald, il se despoüilla. — Ici, comme aux autres variantes de ce morceau, le texte de l’édition originale, que nous avons suivie, est conforme à celui de du Verdier.