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ACTE III, SCÈNE IV.
Ce digne favori l’avait accompagné.
Par lui seul on a su cette noire aventure ;
On le trouva percé d’une large blessure,
Si baigné dans son sang, et si près de mourir,
Qu’il fallut une année et plus pour l’en guérir.
Œdipe.
Est-il mort ?
Jocaste.
Fut cause qu’en la cour il cessa de paraître ;
Mais il respire encore, assez vieil et cassé ;
Et Mégare, sa fille, est auprès de Dircé.
Œdipe.
Où fait-il sa demeure ?
Jocaste.
Que de ces tristes murs nous voyons la plus proche.
Œdipe.
Tâchez de lui parler.
Jocaste.
Qu’on me prépare un char pour aller chez Phorbas[1].
Son dégoût de la cour pourroit sur un message
S’excuser par caprice et prétexter son âge.
Dans une heure au plus tard je saurai vous revoir.
Mais que dois-je lui dire, et qu’en faut-il savoir ?
- ↑ « En vérité, dit d’Aubignac, cela n’étoit pas fort nécessaire à nous dire, et M. Corneille a une grande peur que les spectateurs ne crussent que cette reine iroit à pied de la ville de Thèbes sur cette montagne. À quoi bon se charger de ces superfluités inutiles, sans grâce et vicieuses, et qui pour cela font rire tout le théâtre, comme il est arrivé en cet endroit, autant de fois qu’on a joué la pièce ? » (Troisième dissertation. Recueil… publié par Granet, tome II, P. 51.) — L’édition de 1692 a ainsi modifié ce vers :
Quoique reine, il est bon d’aller trouver Phorbas.