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D’un trône que sa mort n’a dû laisser qu’à moi.
Mais comme enfin le peuple et l’hymen de ma mère
Ont mis entre ses mains le sceptre de mon père,
Et qu’en ayant ici toute l’autorité,
Je ne puis rien pour vous contre sa volonté,
Pourra-t-il trouver bon qu’on parle d’hyménée
Au milieu d’une ville à périr condamnée,
Où le courroux du ciel, changeant l’air en poison,
Donne lieu de trembler pour toute sa maison ?


Mégare.

Madame.


Dircé.

Adieu, seigneur : la reine, qui m’appelle,
M’oblige à vous quitter pour me rendre auprès d’elle ;
Et d’ailleurs le roi vient.


Thésée.

Que ferai-je ?


Dircé.

Parlez.
Je ne puis plus vouloir que ce que vous voulez.



Scène II

.

Œdipe.

Au milieu des malheurs que le ciel nous envoie,
Prince, nous croiriez-vous capables d’une joie,
Et que nous voyant tous sur les bords du tombeau,
Nous pussions d’un hymen allumer le flambeau ?
C’est choquer la raison peut-être et la nature ;
Mais mon âme en secret s’en forme un doux augure
Que Delphes, dont j’attends réponse en ce moment,