Ne me l’enviez point, le vôtre est assez ample ;
Et puisque enfin le ciel m’a voulu départir
Le don d’extravaguer, comme à vous de mentir,
Comme je ne mens point devant votre Excellence,
Ne dites à mes yeux aucune extravagance ;
N’entreprenez sur moi, non plus que moi sur vous.
Tais-toi ; le ciel m’envoie un entretien plus doux :
L’ambassade revient.
Que nous apporte-t-elle ?
Maraud, veux-tu toujours quelque douceur nouvelle ?
Non pas, mais le passé m’a rendu curieux ;
Je lui regarde aux mains un peu plutôt qu’aux yeux[1].
Scène III.
Montre ton passe-port. Quoi ? tu viens les mains vides ?
Ainsi détruit le temps les biens les plus solides[2] ;
Et moins d’un jour réduit tout votre heur et le mien,
Des louis aux douceurs, et des douceurs à rien.
Si j’apportai tantôt, à présent je demande.