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ACTE IV.
Scène première.
DORANTE, CLITON.
CLITON.
Mais, Monsieur, pensez-vous qu’il soit jour chez Lucrèce ?
Pour sortir si matin elle a trop de paresse.
DORANTE.
On trouve bien souvent plus qu’on ne croit trouver,
Et ce lieu pour ma flamme est plus propre à rêver :
J’en puis voir sa fenêtre, et de sa chère idée
Mon âme à cet aspect sera mieux possédée.
CLITON.
Pour servir de remède au désordre arrivé ?
DORANTE.
Je me suis souvenu d’un secret que toi-même
Me donnois hier pour grand, pour rare, pour suprême :
Un amant obtient tout quand il est libéral.
CLITON.
Il ne fait réussir qu’auprès d’une coquette.
DORANTE.
Je sais ce qu’est Lucrèce, elle est sage et discrète ;
À lui faire présent mes efforts seroient vains :
Elle a le cœur trop bon ; mais ses gens ont des mains ;
Et bien que sur ce point elle les désavoue[1],
- ↑ Var. Et quoique sur ce point elle les désavoue. (1644-64)