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CLARICE.
Nous en saurons, Monsieur, quelque jour davantage.
Adieu.
DORANTE.
Quoi ? me priver sitôt de tout mon bien !
CLARICE.
Nous n’avons pas loisir d’un plus long entretien ;
Et, malgré la douceur de me voir cajolée,
Il faut que nous fassions seules deux tours d’allée.
DORANTE.
Cependant accordez à mes vœux innocents
La licence d’aimer des charmes si puissants.
CLARICE.
Un cœur qui veut aimer, et qui sait comme on aime,
N’en demande jamais licence qu’à soi-même.
Scène IV.
DORANTE, CLITON.
DORANTE.
Suis-les, Cliton.
CLITON.
La langue du cocher a fait tout son devoir[1].
« La plus belle des deux, dit-il, est ma maîtresse,
Elle loge à la Place, et son nom est Lucrèce. »
DORANTE.
Quelle place[2] ?
- ↑ Var. La langue du cocher a bien fait son devoir. (1644-56)
- ↑ Cliton parle suivant l’usage parisien, avec lequel Dorante, qui arrive de Poitiers, n’est pas encore familiarisé. On disait alors simplement « la Place, » pour « la place Royale. » Ainsi nous lisons dans une lettre de Mme de Sévigné (30 juillet 1677, tome V, p. 241) : « Prenez-vous la maison de la Place pour un an ? — Je n’en sais rien. »