Cet amour, qui tous deux les comble d’allégresse,
Fait-il de ce grand cœur la profonde tristesse,
Et ce grand intérêt que vous prenez pour eux
Vous rend-il malheureuse alors qu’ils sont heureux ?
Mais je vais trop avant, et deviens indiscrète.
Ma tristesse redouble à la tenir secrète.
Écoute, écoute enfin comme j’ai combattu,
Écoute quels assauts brave encor ma vertu.[1]
L’amour est un tyran qui n’épargne personne :
Ce jeune cavalier[2], cet amant que je donne[3],
Je l’aime[4].
Vous l’aimez !
Et vois comme il se trouble au nom de son vainqueur,
Comme il le reconnoît.
Si je sors du respect pour blâmer cette flamme[5].
Une grande princesse à ce point s’oublier
Que d’admettre en son cœur un simple cavalier[6] !
Et que diroit le Roi ? que diroit la Castille[7] ?
- ↑ Var. Et plaignant ma foiblesse, admire ma vertu. (1637 in-4o et 39-56)
Var. Et plaignant ma tristesse, admire ma vertu. (1637 in-12 et 38) - ↑ Voyez le Lexique, au mot Cavalier.
- ↑ Var. Ce jeune chevalier, cet amant que je donne. (1637 in-4o, 38 P. et 39-44)
- ↑ « L’Infante dans le Cid avoue à Léonor l’amour secret qu’elle a pour lui, et l’auroit pu faire un an ou six mois plus tôt. » (Corneille, Examen de Polyeucte.)
- ↑ Var. Si je sors du respect pour blâmer votre flamme. (1637 in-12 et 38 L.)
- ↑ Var. Choisir pour votre amant un simple chevalier !(1637 in-4o, 38 P. et 39-44)Var. Choisir pour votre amant un simple cavalier !(1637 in-12, 38 L. et 48-56)
- ↑
Var. Et que dira le Roi ? que dira la Castille ?