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Nérine.

Madame, épargnez-les, épargnez vos entrailles ;
N’avancez point par là vos propres funérailles :
Contre un sang innocent pourquoi vous irriter,
Si Créuse en vos lacs se vient précipiter ?
Elle-même s’y jette, et Jason vous la livre.

Médée.

Tu flattes mes désirs.

Nérine.

Tu flattes mes désirs. Que je cesse de vivre,
Si ce que je vous dis n’est pure vérité !

Médée.

Ah ! ne me tiens donc plus l’âme en perplexité !

Nérine.

Madame, il faut garder que quelqu’un ne nous voie,
Et du palais du roi découvre notre joie :
Un dessein éventé succède rarement.

Médée.

Rentrons donc, et mettons nos secrets sûrement.





Fin du troisième acte.