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Pour en délibérer, et choisir le quartier,
De grâce ma bonté te donne un jour entier.

Médée.

Quelle grâce !

Créon.

Quelle grâce ! Soldats, remettez-la chez elle ;
Sa contestation deviendrait éternelle.
(Médée rentre, et Créon continue.)
Quel indomptable esprit ! quel arrogant maintien
Accompagnait l’orgueil d’un si long entretien !
A-t-elle rien fléchi de son humeur altière ?
A-t-elle pu descendre à la moindre prière ?
Et le sacré respect de ma condition
En a-t-il arraché quelque soumission ?


Scène III.

Créon, Jason, Créuse, Cléone, soldats.


Créon.

Te voilà sans rivale, et mon pays sans guerres,
Ma fille : c’est demain qu’elle sort de nos terres.
Nous n’avons désormais que craindre de sa part ;
Acaste est satisfait d’un si proche départ ;
Et si tu peux calmer le courage d’Ægée,
Qui voit par notre choix son ardeur négligée,