Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 2.djvu/364

Cette page n’a pas encore été corrigée


Jason.

Dites, et quel qu’il soit, que ma reine en dispose.

Créuse.

Si je puis sur mon père obtenir quelque chose,
Vous le saurez après ; je ne veux rien pour rien.

Cléone.

Vous pourrez au palais suivre cet entretien.
On ouvre chez Médée, ôtez-vous de sa vue ;
Vos présences rendraient sa douleur plus émue,
Et vous seriez marris que cet esprit jaloux
Mêlât son amertume à des plaisirs si doux.



Scène IV.


Médée.

Souverains protecteurs des lois de l’hyménée,
Dieux garants de la foi que Jason m’a donnée,
Vous qu’il prit à témoin d’une immortelle ardeur
Quand par un faux serment il vainquit ma pudeur,
Voyez de quel mépris vous traite son parjure,
Et m’aidez à venger cette commune injure :
S’il me peut aujourd’hui chasser impunément,
Vous êtes sans pouvoir ou sans ressentiment.
Et vous, troupe savante en noires barbaries,
Filles de l’Achéron, pestes, larves, Furies,
Fières sœurs, si jamais notre commerce étroit