ssance ;
Promettre à Cléonice un amour éternel
Sous la sainte rigueur d’un serment solennel,
Avant que de la voir, avant que de connaître
Si ses attraits auront de quoi le faire naître :
Certes, quoi qu’il m’en vienne et de biens et d’honneur,
C’est bien mettre au hasard mon repos et mon heur.
Arbaze
Quel avis sur ce point vous donnent vos ermites ?
Aglante
Un d’eux tout chargé d’ans et comblé de mérites
(Plût aux Dieux qu’avec moi vous l’eussiez entendu !
Sans doute à ses raisons vous vous seriez rendu) :
"Mon enfant, m’a-t-il dit, en l’état où vous êtes,
Ne précipitez rien, voyez ce que vous faites :
L’hymen n’est pas un nœud qui se rompe en un jour,
C’est un lien sacré, mais un lien d’amour ;
Et qu’est-ce que l’amour, qu’une secrète flamme
Qui pénètre les sens pour entrer dans une âme ?
Nos sens ouvrent la porte à ce maître des Dieux,
Et cet aveugle enfant a besoin de nos yeux.
D’ailleurs, où prenez-vous l’indiscrète assurance
D’approcher ses autels avec irrévérence ?
Sans qu’aucune étincelle ait pu vous enflammer,
Sans savoir seulement si vous pourrez aimer ?
Faire de votre foi les Dieux dépositaires,
Est-ce avoir du respect pour leurs sacrés mystères ?
Et n’est-ce pas assez pour attirer sur vous
L’implacable rigueur de leur juste courrous ? "
Arbaze
Enfin vous en croyez ce vénérable père.
Aglante
Je respecte les Dieux et je crains leur colère.
Arbaze
O l’excellent prétexte, et qu’il est mervei