Et ne consentant point à ses lâches desseins,
Met au lieu d’Angélique une autre entre ses mains[1] !
Que parles-tu d’une autre en ta place ravie ?
J’en ignore le nom, mais elle m’a suivie[2],
Et ceux qui m’attendoient dans l’ombre de la nuit…
C’en est assez, mes yeux du reste m’ont instruit :
Autre n’est que Phylis entre leurs mains tombée ;
Après toi de la salle elle s’est dérobée.
J’arrête une maîtresse, et je perds une sœur ;
Mais allons promptement après le ravisseur.
Scène VIII.
Dure condition de mon malheur extrême !
Si j’aime, on me trahit ; je trahis, si l’on m’aime.
Qu’accuserai-je ici d’Alidor ou de moi ?
Nous manquons l’un et l’autre également de foi.
Si j’ose l’appeler lâche, traître, parjure,
Ma rougeur aussitôt prendra part à l’injure ;
Et les mêmes couleurs qui peindront ses forfaits
Des miens en même temps exprimeront les traits.
Mais quel aveuglement nos deux crimes égale,
- ↑ Var. Met au lieu d’Angélique un autre entre ses mains (a). (1648-57)
(a) Il y a ailleurs un semblable emploi du masculin.
- ↑ Var. [J’en ignore le nom, mais elle m’a suivie, ]
Et quelle qu’elle soit… DOR. Il suffit, n’en dis plus ;
Après ce que j’ai vu, j’en sais trop là-dessus :
[Autre n’est que Phylis entre leurs mains tombée.] (1637-57)