Puisque je ne pouvois démentir ma promesse.
Quel étoit donc ton but ?
[1]
Que les premiers soupçons auront bientôt produit,
Et d’un autre côté me jetant à la fuite,
Divertir de vos pas leur plus chaude poursuite.
Mais enfin, Alidor, tes gens se sont mépris ?
Dans ce coup de malheur, et confus, et surpris,
Je vois tous mes desseins succéder à ma honte ;
Mais il me faut donner quelque ordre à ce méconte[3] :
Permettez…
Tu frustres donc mes vœux de l’espoir qu’ils ont eu,
Et ton manque d’amour, de mes malheurs complice,
M’abandonnant ici, me livre à mon supplice !
L’hymen (ah, ce mot seul me réduit aux abois[4] !)
D’un amant odieux me va soumettre aux lois ;
Et tu peux m’exposer à cette tyrannie !
De l’erreur de tes gens je me verrai punie !
- ↑ Var. Quel étoit donc le but de ton intention ?
ALID. D’attendre ici le coup de leur émotion. (1637-57) - ↑ Cette indication manque dans l’édition de 1663.
- ↑ Var. Permettez-moi d’aller mettre ordre à ce méconte (a).
ANG. Cependant, misérable, à qui me laisses-tu ? (1637-57)
(a) Conte, compte. C’est l’orthographe constante de Corneille. Nous la conservons à la rime.
- ↑ Var. L’hymen (ah ! ce penser déjà me fait mourir !)
Me va joindre à Doraste, et tu le peux souffrir !
Tu me peux exposer à cette tyrannie ! (1637-57)