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Scène II.
ALIDOR, CLÉANDRE.
CLÉANDRE.
Alidor !
ALIDOR.
Qui m’appelle ?
CLÉANDRE.
Cléandre.
ALIDOR.
Tu t’avances trop tôt[1].
CLÉANDRE.
Je me lasse d’attendre.
ALIDOR.
Laisse-moi, cher ami, le soin de t’avertir
En quel temps de ce coin il te faudra sortir.
CLÉANDRE.
Minuit vient de sonner, et par expérience,
Tu sais comme l’amour est plein d’impatience.
ALIDOR.
Ce que nous attendons ne peut tarder beaucoup.
Je livre entre tes mains cette belle maîtresse,
Sitôt que j’aurai pu lui rendre ta promesse :
Sans lumière, et d’ailleurs s’assurant en ma foi,
Rien ne l’empêchera de la croire de moi.
Après, achève seul ; je ne puis sans supplice,
Forcer ici mon bras à te faire service[2] ;
Et mon reste d’amour, en cet enlèvement,
Ne peut contribuer que mon consentement.