Et que malaisément on sait ce qui les touche !
Mais voici l’infidèle. Ah ! qu’il se contraint bien !
Scène II.
Puis-je avoir un moment de ton cher entretien ?
Mais j’appelle un moment, de même qu’une année
Passe entre deux amants pour moins qu’une journée.
Avec de tels discours oses-tu m’aborder[1],
Perfide, et sans rougir peux-tu me regarder ?
As-tu cru que le ciel consentît à ma perte,
Jusqu’à souffrir encor ta lâcheté couverte ?
Apprends, perfide, apprends que je suis hors d’erreur ;
Tes yeux ne me sont plus que des objets d’horreur ;
Je ne suis plus charmée, et mon âme plus saine,
N’eut jamais tant d’amour qu’elle a pour toi de haine.
Voilà me recevoir avec des compliments[2]
Qui seroient pour tout autre un peu moins que charmants.
Quel en est le sujet ?
Et puis accuse-moi de te faire une injure !