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ACTE III


Scène première

Florame, Célie.


Florame.

Enfin, quelque froideur qui paraisse en Florise,
Aux volontés d’un frère elle s’en est remise.

Célie.

Quoiqu’elle s’en rapporte à vous entièrement,
Vous lui feriez plaisir d’en user autrement.
Les amours d’un vieillard sont d’une faible amorce.

Florame.

Que veux-tu ? son esprit se fait un peu de force ;
Elle se sacrifie à mes contentements,
Et pour mes intérêts contraint ses sentiments.
Assure donc Géraste, en me donnant sa fille,
Qu’il gagne en un moment toute notre famille,
Et que, tout vieil qu’il est, cette condition
Ne laisse aucun obstacle à son affection.
Mais aussi de Florise il ne doit rien prétendre,
À moins que se résoudre à m’accepter pour gendre.

Célie.

Plaisez-vous à Daphnis ? c’est là le principal.

Florame.

Elle a trop de bonté pour me vouloir du mal ;