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Sans songer que plus il est nu,
Et tant moins il craint la froidure[1].




Dans les divers succès de la fin de leur vie,
Le prodigue et l’avare ont de quoi m’étonner ;
Car l’un ne donne rien qu’après qu’elle est ravie,
Et l’autre après sa mort n’a plus rien à donner[2].




Catin, ce gentil visage,
Épousant un huguenot,
Le soir de son mariage
Disoit à ce pauvre sot :
« De peur que la différence 5
En fait de religion,
Rompant notre intelligence,
Nous mette en division,
Laisse-moi mon franc arbitre ;
Et du reste de la foi, 10

  1. Nudus amor.

    Quæ villis natura feras et gramine campos
    Ornat, aves pluma, vellere vestit oves ;
    Denique frigidulo quodcumque sub aëre nasci
    Contigit, innata veste vel arte tegit :
    Vestivit nudum cur omnia præter Amorem ?
    Quo nudus magis est, hoc minus alget Amor.

    (Lib. II, epigr. lxxxviii.)
  2. In prodigum et parcum.

    Hic nisi post mortem veteri nil donat amico ;
    Ille nihil, quod post funera donet, habet.

    (Lib. III, epigr. lxv.)