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ne pourriez tirer les conséquences cornues que vous en tirez : vous vous êtes fait tout blanc d’Aristote, et d’autres auteurs que vous ne lûtes et n’entendîtes peut-être jamais, et qui vous manquent tous de garantie[1] ; vous avez fait le censeur moral, pour m’imputer de mauvais exemples ; vous avez épluché [les vers de ma pièce[2]], jusques à en accuser un de manque de césure[3] : si vous eussiez su les termes du métier dont vous vous mêlez[4], vous eussiez dit qu’il manquoit de repos en l’hémistiche. Vous m’avez voulu faire passer pour simple traducteur[5], sous ombre de soixante et douze vers que vous marquez[6]
- ↑ Scudéry répondit à cette accusation en publiant la Preuve des passages alleguez dans les Observations sur le Cid. Voyez notre tome III, p. 37.
- ↑ Les mots entre crochets manquent dans les deux éditions de 1637 ; ils ont été suppléés par les éditeurs de Corneille.
- ↑ « Parlons-en mieux, le Roi fait honneur à votre âge.
La césure manque à ce vers. »(Observations sur le Cid, p. 68 et 69.) - ↑ Ces mots : « dont vous vous mêlez, » manquent dans les éditions modernes.
- ↑ Sur les rapprochements entre Guillem de Castro et Corneille par lesquels Scudéry termine ses Observations (p. 81-93), voyez notre tome III, p. 199, note 2. Ces rapprochements sont précédés de cette sorte d’introduction : « Le Cid est une comédie espagnole, dont presque tout l’ordre, scène pour scène, et toutes les pensées de la françoise sont tirées ; et cependant ni Mondory, ni les affiches, ni l’impression n’ont appelé ce poëme ni traduction, ni paraphrase, ni seulement imitation ; mais bien en ont-ils parlé comme d’une chose qui seroit purement à celui qui n’en est que le traducteur, et lui-même a dit, comme un autre a déjà remarqué :
- Qu’il ne doit qu’à lui seul toute sa renommée*. »
- ↑ Scudéry cite plus de soixante et douze vers françois, et encore plus d’espagnols. Corneille ne compte peut-être que ceux des vers cités qu’il regarde vraiment comme des imitations.