« Voici la seule supportable d’entre ces volumes d’épigrammes que l’abbé d’Aubignac et son Académie des Allégories ont composés contre Corneille :
Pauvre ignorant, que tu t’abuses
Quand tu nous dis si hardiment
Que toujours le poëte normand
Avecque lui mène les Muses !
Il en seroit un foible appui
S’il falloit qu’il les eût portées ;
Et s’il les traînoit après lui,
Hélas ! qu’elles seroient crottées !
« Quelqu’un des corneilliens a fait celle-ci :
Qu’ils étoient fous ces vieux stoïques
De se piquer d’être apathiques !
Ils manquoient bien de sens commun.
Ceux-ci sont d’une autre nature ;
Et comme pourceaux d’Épicure,
Tous grondent quand on en touche un[1].
« Les épigrammes qui suivent sont de Richelet :
Hédelin, c’est à tort que tu te plains de moi ;
N’ai-je pas loué ton ouvrage ?
Pouvois-je plus faire pour toi
Que de rendre un faux témoignage[2] ?
Je me voulois venger de l’aveugle cynique[3]
Qui toujours égratigne et pique,
Et mord comme un chien enragé ;
Mais il n’est pas besoin que je le satirise,
Il fait imprimer Macarise :
Ne suis-je pas assez vengé ?
Du critique Hédelin le savoir est extrême ;
C’est un rare génie, un merveilleux esprit.
Cent fois confidemment il me l’a dit lui-même,
Et le grand Pelletier[4] l’a mille fois écrit.