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Mais préférant mon sort au leur,
J’ai mieux aimé demeurer fleur,
Avec le vif éclat dont je suis embellie, 5
Afin de m’offrir vierge à la chaste Julie.
Ô perte favorable ! ô change précieux !
Je quitte ma gloire mortelle
Pour l’immortel honneur de parer cette belle,
Et le destin des rois pour le destin des Dieux. 10




III


(Voyez la Notice, p. 11-14.)
Le Presbytère d’Hénouville.
à tircis.

Cette pièce a paru pour la première fois avec l’adresse suivante : À Rouen, chez lean le Boullenger, M.DC.XXXXII, en une brochure in-4o de douze pages, dont le seul exemplaire connu appartient à la bibliothèque de Rouen, où il fait partie d’un recueil intitulé : Poésies diverses, qui est numéroté O744. Nous avons expliqué assez longuement dans la Notice, pour n’avoir plus à y revenir ici, les motifs qui nous ont porté à rejeter à l’Appendice cette épître, attribuée par plusieurs éditeurs à Corneille. Si elle avait été admise dans les Poésies diverses, l’ordre chronologique l’aurait fait placer après la pièce XXVII.


Enfin j’ai vu Timandre, et mon âme étonnée
Repasse avec plaisir l’agréable journée
Où mille beaux objets, l’un de l’autre suivis,
Rendirent tous mes sens également ravis ;
J’ai vu ce lieu fameux, dont l’art et la nature 5
Disputent à l’envi l’excellente structure ;
J’ai vu les raretés de ce charmant séjour,
Pour qui même les rois concevroient de l’amour ;
Et cependant, Tircis, je trouve mes pensées
Pour t’en faire un portrait si fort embarrassées, 10
Qu’encor que ce tableau fût déjà médité,
J’ai peine à contenter ta curiosité.
Entre tant de beautés où mon esprit s’amuse,
Je travaille à donner un bon ordre à la Muse,