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Appendice.




I


(Voyez les pièces XVI et XVII, p. 58-60.)
relation du ballet du château de bissestre,
Extraite de la Gazette du 12 mars 1632 (p. 104-106).

« Il se peut voir si nous engendrons ici mélancolie par le ballet que le comte de Soissons dansa dimanche dernier au Louvre, à l’Arsenal, et en la maison de ville, avec une telle affluence de peuple que dans le Louvre seul il n’y avoit guère moins de quatre mille spectateurs, la plupart personnes de remarque.

« Le sujet fut le château de Bissestre (que vous savez être une vieille masure à demie-lieue de cette ville) et les personnes, les animaux et les esprits auxquels il sert de rendez-vous jour et nuit.

« Le jour étoit figuré par un grand tableau où ce château étoit peint ayant le soleil sur son horizon, et autour de son faîte des grues, faisans, faucons et autres oiseaux, comme au bas toute sorte de bêtes à quatre pieds.

« D’où, après que le sieur Justice eut de sa voix dextrement jointe à celle du luth, représenté le sujet du ballet, sortirent premièrement l’hôte, l’hôtesse et son valet que représentoient (pour suivre le plaisant ordre du ballet et non celui des dignités qui n’est que trouble-fête) les sieurs de Belleville, de la Barre et de Liencourt, aussi bien que tout le reste si richement vêtus qu’on ne les eût pas pris pour tels sans leurs postures où rien n’étoit oublié, et sans le petit mantelet, que l’hôte donna à garder à sa femme, enchaperonnée à la négligence, et les entonnoirs dont l’habit de ce gentil valet étoit passementé.

« Puis vinrent danser deux gueux, vêtus de riches lambeaux, que représentoient le comte de Fiasque et le sieur Parade.