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XCII

À Monseigneur,
sur son mariage.

Le mariage de Louis Dauphin (voyez tome IX, p. 63, note 2) avec Marie-Anne-Christine-Victoire, princesse de Bavière, eut lieu le 7 mars 1680. La deuxième partie du Mercure galant de ce même mois est entièrement occupée par la relation des réjouissances qui furent célébrées à cette occasion. On y trouve les vers de Corneille (p. 261 et suivantes). Ils y sont précédés de ce préambule : « Mr  de Corneille l’aîné, qui a toujours marqué son zèle à Sa Majesté par les ouvrages que nous avons vus de lui sur ses diverses campagnes, a été le premier qui ait écrit sur le mariage de Monseigneur. Vous avez peut-être déjà vu les vers qu’il a faits sur ce sujet, puisqu’il les alla présenter au Roi et à ce jeune prince sitôt que le mariage fut déclaré. Ils sont si beaux qu’on pourroit trouver cette relation imparfaite, s’ils n’y étoient pas employés : les voici. » Ils furent aussi imprimés in-4o, sans lieu ni date, avec la signature P. C. ; la Bibliothèque impériale possède un exemplaire de cette édition. Granet les donne aux pages 110-114 des Œuvres diverses.


Prince, l’appui des lis, et l’amour de la France,
Toi, dont au berceau même elle admira l’enfance[1],
Et pour qui tous nos vœux s’efforçoient d’obtenir
Du souverain des rois un si bel avenir,
Aujourd’hui qu’elle voit tes vertus éclatantes 5
Répondre à nos souhaits, et passer nos attentes,
Quel supplice pour moi, que l’âge a tout usé,
De n’avoir à l’offrir qu’un esprit épuisé !
D’autres y suppléeront[2], et tout notre Parnasse

  1. Voyez tome IX, p. 64, note 1.
  2. Il y a sur ce sujet un assez grand nombre de poésies françaises