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poëtes, dont voici la traduction. Ils ont pris tous la septième pour leur modèle. » Il donne ensuite, sous le titre de Première traduction, mais sans nom d’auteur, la version de Corneille, et successivement les trois autres que nous renvoyons en note[1]. Enfin, continuant à faire contre son censeur l’apologie de la langue latine pour les inscriptions, il s’exprime ainsi : « C’est en vain qu’il crie au secours, et qu’il réveille le grand Corneille, qui dort dans le sein de la gloire. Il est bien plus grand prophète que lui, car ce grand personnage, dont le théâtre françois est encore si paré, me dit très-souvent qu’il sera un jour habillé à la vieille mode (p. 16). » Au tome III (p. 53 et suivantes) de l’édition des Œuvres de Santeul publiée en 1729,

  1. Seconde traduction.

    Ce chef-d’œuvre élevé sur le bord de ces eaux,
    De qui le seul aspect rassure nos vaisseaux,
    Ce riche magasin d’équipage de guerre,
    Cet amas surprenant d’armements inouïs,
    C’est l’ouvrage du grand Louis,
    Redouté sur la mer autant que sur la terre.


    Troisième traduction.

    Ces longs murs que tu vois s’étendre sur ces mers,
    Fournir à nos vaisseaux tant d’armements divers,
    Effrayer le corsaire, assurer nos pilotes,
    Sur l’empire françois veiller de toutes parts
    Pour la défense de nos flottes,
    Sont l’ouvrage étonnant du plus grand des héros.
    Qu’à l’envi les vents et les flots
    Le reconnoissent tous pour leur dieu tutélaire,
    Et que tout l’Océan le craigne et le révère.


    Quatrième traduction.

    Cet arsenal, terrible à la mer britannique,
    Qui sous un monarque héroïque
    Voit à nos armements tout l’Océan soumis,
    L’effroi des vaisseaux ennemis,
    Des vaisseaux françois l’assurance,
    D’un empire éternel l’éternelle défense ;
    Ce fort où Mars toujours a les armes en main,
    Est de Louis le Grand le redoutable ouvrage :
    Les vents reconnoîtront ici leur souverain,
    Les mers craindront ici le maître de l’orage.