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LXXXVIII

Version de l’ode à Monsieur Pellisson.

Cette pièce a été imprimée in-4o, sans date d’année, comme nous l’apprend Granet dans la note de la page 220 des Œuvres diverses. Nous voyons par les vers 71-88 qu’au moment où l’ode latine[trad 1] a été écrite, Pellisson remplissait déjà les fonctions d’historiographe de France, auxquelles il ne fut promu qu’au commencement de 1670, et qui, en 1677, passèrent à Racine et à Boileau. En outre, le titre de cette ode latine nous montre que Pellisson avait la double charge de secrétaire du Roi et de maître des requêtes. Il avait acheté la première dès 1652, mais il n’eut la seconde qu’en 1671. Enfin les vers 23-26 nous portent, ce semble, à une époque encore postérieure, c’est-à-dire à celle où il se trouvait chargé de l’administration de la caisse des conversions, que le Roi lui confia au mois de novembre 1676. On ignore quel est l’auteur des vers latins ; dans la réimpression de Granet ils précèdent la pièce de Corneille ; il en était probablement de même dans l’édition originale. Voyez sur les rapports antérieurs de notre poète avec Pellisson la Notice d’Œdipe, tome VI, p. 103.


Non, je ne serai pas, illustre Pellisson,
Ingrat à tes bienfaits, injuste à ton beau nom :
Dans mes chants, dans mes vers il trouvera sa place,
Et tes bienfaits dans moi ne perdront pas leur grâce.

  1. CLARISSIMO VIRO D. PELLISSONIO
    regi christianissimo a secretioribus consiliis, supplicum libellorum magistro.

    Nec te silebo, carmine non meo
    Indictus ibis, digne perennibus
    Ævum Pelissoni per omne
    Laudibus eloquisque ferri ;