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J’en pleure encore un fils[1], et tremblerai pour l’autre[2],
Tant que Mars troublera ton repos et le nôtre ;
Mes frayeurs cesseront enfin par cette paix
Qui fait de tant d’États les plus ardents souhaits. 50
Cependant, s’il est vrai que mon service plaise[3],
Sire, un bon mot, de grâce, au Père de la Chaise[4].


  1. Le second fils de Corneille fut tué en 1674 au siège de Grave. Voyez ci-dessus, p. 188, note 4, et p. 189, note 2.
  2. Le fils aîné de Corneille, Pierre Corneille, capitaine de cavalerie. Voyez p. 188, note 4.
  3. Var. Cependant, s’il est vrai que mon zèle te plaise.
    (Mercure, Manuscrits de Gaignières, de l’Arsenal, et Bordelon.)
  4. Louis XIV finit par faire droit aux réclamations réitérées du poëte. On lit dans la Gazette du 27 avril 1680 : « Pierre Corneille, qui a fait, il y a quarante ans, des tragédies qu’on représente encore tous les ans devant le Roi, a obtenu de Sa Majesté une abbaye pour un de ses enfants. » Dans les Benefices de nomination royale du diocese de Tours, par ordre alfabetique, avec le nom de ceux qui les possedent au mois d’avril 1694, liste qui fait partie du Tableau des provinces de France, première partie, mai 1694 (à Paris, chez Estienne Ducastin, 1694, in-8o), nous trouvons des détails plus précis sur ce point. À l’article de l’abbaye d’Aiguevive, bénéfice de trois mille livres, à deux lieues au sud de Montrichard, dans la paroisse de Faverole, nous voyons figurer l’abbé Corneille avec cette mention : « Thomas Corneille, fils de Pierre Corneille, connu par plusieurs excellentes pièces de théâtre qu’il a faites. Le Roi le nomma le 20 avril 1680, par la démission de l’abbé Bernin. » Le Callia christiana (tome XIV, col. 321) nomme aussi le fils de Corneille dans la liste des abbés d’Aiguevive : Thomas Corneille legitur a Rege creatus abbas 20 aprilis 1680. Filius erat is Petri, francicos inter vates celebratissimi.