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LXXXVII

Au Roi,
sur Cinna, Pompée, Horace, Sertorius, Œdipe, Rodogune, qu’il a fait représenter de suite devant lui à Versailles, en octobre 1676.

On lit dans le premier volume du Mercure galant de 1677, après un éloge de l’Isis de Quinault représentée pour la première fois à Saint-Germain le 5 janvier 1677 : « Les beautés de cet opéra n’ont point fait perdre au Roi et à toute la cour le souvenir des inimitables tragédies de M. de Corneille l’aîné, qui furent représentées à Versailles pendant l’automne dernier. Je vous envoie la copie que vous m’avez demandée des vers que fit[1] cet illustre auteur pour en remercier Sa Majesté. » Ensuite vient, sous ce simple titre : Au Roi, la pièce qu’on va lire ; puis les réflexions que voici[2] : « Ces vers, dit la Duchesse en interrompant la lecture du Chevalier, sont d’une netteté admirable, et je préfère de beaucoup ces sortes d’expressions, faciles et naturelles, au style pompeux qui approche fort du galimatias. — Je suis de votre sentiment, reprit la Marquise ; mais j’avoue que je n’entends point les deux derniers vers qu’on nous vient de lire, n’y trouvant aucune liaison avec ceux qui les précèdent. — Vous n’avez donc pas vu, lui dit une dame qui étoit auprès d’elle, un placet que M. de Corneille présenta au Roi, il y a quelques mois, et dont tant de gens prirent copie ? Je vais vous le dire, afin qu’il serve d’explication à ce

  1. Dans la seconde édition du Mercure (p. 45 et 46) cette phrase commence ainsi : « Je vous envoie les vers que fît, etc. ; » et elle est suivie de celle-ci : « Il y a longtemps que vous me les demandez, et je n’en avois pu jusqu’ici recouvrer aucune copie. »
  2. Dans la seconde édition du Mercure (p. 51) ces réflexions sont ainsi amenées : « Avouez, Madame, que ce remerciement est très-ingénieusement tourné, et que c’est avec beaucoup de justice qu’il a eu l’approbation de tous ceux qui ont vu ces vers. — Ils sont d’une netteté admirable, dit la Duchesse, etc. » La fin de la phrase suivante est : « … aucune liaison avec tous les autres. »