Que la triple alliance[1] oppose à mon repos.
Ce fruit de vos travaux destiné pour la guerre,
Ces tributs que vous font et la mer et la terre,
Votre amour, votre ardeur à servir mes desseins,
Les rend assez à moi tant qu’ils sont en vos mains.
Mes troupes, par moi-même au péril animées,
Renverseront sans eux les murs et les armées :
J’en ai la certitude ; et de vous je ne veux
Aucun autre secours que celui de vos vœux.
Offrez-les sans relâche au grand dieu des batailles,
Tandis que mes canons foudroieront les murailles,
Et devant ses autels, prosternés à genoux,
Invoquez-le pour moi[2], je combattrai pour vous. »
Là se tait le monarque, et sûr de ses conquêtes,
Aux triomphes nouveaux il tient ses armes prêtes.
Cet éclat surprenant de magnanimité
Par la nymphe à cent voix[3] en tous lieux est porté.
Que de ravissements suivent cette nouvelle !
Communes mihi fecit amor : jam ponite curas,
Quæ populos, eadem reges opulentia ditat.
Unum oro : dum me implicitum fera bella tenebunt,
Multa implorantes suspensi hærebitis aris ;
Ille deus bellorum, unus qui præsidet armis,
Hostiles deus ille dabit perrumpere turmas. »
Conticuit, rigidisque heros se involvit in armis,
Securus fatorum, et jam prænuncia fama
Ibat per populos, et splendida munera Regis
Vulgabat ; lætis cives rumoribus acti
Confusos urbis strepitus prona aure bibebant,
Cum pulchro accensus patriæ Colbertus amore,