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cédée d’une ample notice historique qui raconte, tout au long, d’après le registre des délibérations du bureau de la mercerie, les faits que nous venons de rapporter d’après l’analyse rédigée par Bachaumont sous la date du 23 janvier 1770.


Chantez, peuple[1], chantez la valeur libérale,
La bonté de Louis à son grand cœur égale :
Du trône, d’où ses soins insultent les remparts,
Forcent les bastions, brisent les boulevarts,
Il vous tend cette main qui lance le tonnerre ; 5
Et quand vous lui portez des secours pour la guerre,
Qu’à tout donner pour lui vous vous montrez tous prêts,
Il vous rend et vos dons et d’heureux intérêts[2].
Ainsi quand du soleil la course rayonnante
Fait rouler dans les cieux sa pompe dominante, 10

    Regi,
    pro sua erga urbis mercatores amplioris ordinis munificentia[3].

    Non[4] frustra est tanto quod ferveat undique plausu
    Urbs omnis, lætique novum per compita cives
    Festum agitent : solio nuper vos magnus ab alto
    Respexit Lodoicus, et inter Martia signa
    Nunc bellator, opes castris Martique dicatas,
    Quas ultro fertis, magno cum foenore reddit.
    Sic ubi sidereos lustrat sol aureus orbes,
    Cœlestesque plagas et lucida regna pererrat,

  1. Peuple est ici au singulier, mais il est au pluriel dans le vers 30.
  2. Traduction de la devise qui surmonte l’emblème, et qui est textuellement répétée et imprimée en capitales en deux endroits du texte de Santeul, où l’on trouve aussi imprimés en capitales ces mots qui expriment encore la même idée : Meliori munere ditat.
  3. Ainsi dans l’édition in-folio ; toutes les autres éditions portent : Regis, pro, etc… encomium, à l’exception des Œuvres de Santeul, où on lit : Regi, pro, etc… encomium.
  4. Dans l’édition in-folio la lettre qui commence ce mot est une initiale ornée traversée d’une balance avec cette devise : Æquum æqua probat.