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(p. 399-402) les pièces XXXVII-XXXIX de notre édition des Poésies diverses ; elles sont signées en toutes lettres et ne peuvent donner lieu à aucun doute. À ces quatre pièces incontestables, M. Paul Lacroix voudrait ajouter un sonnet qui, anonyme dans le recueil, est signé C. à la table des pièces. Suivant M. Lacroix, ce sonnet « date sans doute de l’époque où le grand poëte, victime de la jalousie littéraire de Richelieu, cessa d’être un des cinq auteurs du Palais-Cardinal et se retira de la cour, où il n’avait fait que passer en se sentant mal à l’aise dans le rôle de courtisan… Il faut choisir entre Cottin, Chevreau et Corneille ; nous n’hésitons pas après avoir lu ces beaux vers cornéliens[1]. » Quant à nous, nous l’avouons, nous ne sommes nullement convaincu ; les vers sont assez beaux en effet, mais n’ont rien, à notre avis, de vraiment cornélien ; et si nous éprouvons quelque embarras à les abandonner à Cottin, nous n’en ressentons aucun à les renvoyer à Chevreau. Nous recueillons d’ailleurs la pièce à l’Appendice (no VI, p. 354), afin que le lecteur puisse se prononcer suivant son impression, car il est à peu près impossible d’invoquer, en pareille circonstance, de véritables preuves.

La seconde partie du recueil de Sercy ne contient de Corneille que les pièces XXV-XXVII de notre édition des Poésies diverses, qui font partie de la Guirlande de Julie ; et nous venons de dire (p. 11) que c’est précisément le témoignage de Sercy qui nous a engagé à porter le nombre des pièces composées par notre poëte, pour cette circonstance, à trois seulement, et non à six, comme l’ont fait certains éditeurs.

La troisième partie des Poésies choisies de Sercy, publiée pour la première fois le 6 février 1656, comme nous l’avons dit plus haut, et non en 1662, comme le pense M. Lacroix[2], ne contient le nom de Corneille ni sur le titre, ni à la fin des pièces, ni dans la table ; on n’y voit figurer non plus ni le nom de Cottin, ni celui de Chevreau, ni aucun autre nom commençant par un C., si ce n’est, à la fin d’un sonnet en bouts-rimés, celui d’un certain Cebret ; mais dans ce volume, dont le titre ne porte aucun nom entier commençant par un C., il y a deux

  1. Revue des provinces, 15 mars 1864, tome II, p. 477 et 478.
  2. Revue des provinces, tome II, p. 478.