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LXXVI

Sur la pompe du pont Notre-Dame.
Traduction par Pierre Corneille.

Cette pièce et la suivante sont des traductions de deux des inscriptions latines composées par Santeul pour les fontaines de Paris. Elles ont été plusieurs fois imprimées en feuilles volantes in-4o et en in-12, ordinairement sans date ; mais l’édition des Œuvres de Santeul publiée en 1729 rapporte à l’année 1670 les variantes latines, empruntées probablement au texte primitif. Nous reproduisons à la suite des vers de Corneille les inscriptions latines, et trois imitations françaises de la première des deux, qui sont imprimées, après le texte latin, au tome III de l’édition de Santeul (p. 35 et 36) que nous venons de mentionner.


Que le dieu de la Seine a d’amour pour Paris !
Dès qu’il en peut baiser les rivages chéris,
De ses flots suspendus la descente plus douce
Laisse douter aux yeux s’il avance ou rebrousse :
Lui-même à son canal il dérobe ses eaux, 5
Qu’il y fait rejaillir par de secrètes veines,
Et le plaisir qu’il prend à voir des lieux si beaux,
De grand fleuve qu’il est, le[1] transforme en fontaines.


In Sequanæ fontes ex ipso fluvio eductos.

Sequana cum primum reginæ[2] allabitur urbi,
Tardat præcipites ambitiosus aquas.

  1. Dans l’édition de Santeul il y a, par une erreur évidente, se, au lieu de le.
  2. Dans l’édition de 1670 : parisinæ, qui est plus conforme à la traduction de Corneille, tandis que reginæ l’est davantage à celle de Charpentier.