Oui, tant que durera ta course,
Tu peux, mortel, à pleines mains
Puiser des bonheurs souverains
En cette inépuisable source.
Un guide si bien éclairé :
Te conduit d’un pas assuré
Au vivant soleil qui l’éclaire :
Suis, mais avec zèle, avec foi,
Suis, dis-je, tu verras tout ce qu’il te faut faire ;
Et si tu ne le fais, il ne tiendra qu’à toi.
Tu pèches, mais un Dieu pardonne ;
Et pour mériter ce pardon,
Il te[1] fait ce précieux don :
Il n’en est avare à personne.
Reçois avec humilité,
Conserve avec fidélité
Ce grand appui de ta foiblesse :
Avec lui ton vouloir peut tout ;
Sans lui tu n’es qu’ordure, impuissance, bassesse.
Fais-en un bon usage, et la gloire est au bout.
C’en est la digne récompense ;
Mais aussi, tu le dois savoir,
Cet usage est en ton pouvoir,
Il dépend de ta vigilance :
Tu peux t’endormir, t’arrêter ;
Tu peux même le rejeter,
Ce don sans qui ta perte est sûre,
Et n’en tireras aucun fruit,
Si tu défères plus aux sens, à la nature,
Qu’aux mouvements sacrés qu’en ton âme il produit.
- ↑ Dans l’édition originale, en tête de la Théologie des saints, on lit ici se, au lieu de te, ce qui est une faute évidente.