À remplir hautement son illustre destin :
Il y répond sans peine, et son jeune courage
Accuse incessamment la paresse de l’âge ;
Toute son âme vole après tes étendards,
Brûle de partager ta gloire et tes hasards,
D’aller ainsi que toi de conquête en conquête[1].
Conservez, justes cieux, et l’une et l’autre tête ;
Modérez mieux l’ardeur d’un roi si généreux :
Faites-le souvenir qu’il fait seul tous nos vœux,
Que tout notre destin s’attache à sa personne,
Qu’il feroit d’un faux pas chanceler sa couronne ;
Et puisque ses périls nous forcent de trembler,
Du moins n’en souffrez point qui nous puisse accabler.
Excolere, inque alias crescentem accendere lauros.
Ipse in cuncta puer jam nunc comes ire pericla,
Et propriis Belgas tibi subdere miles in armis
Gestiret : pudor est, castris dum tota juventus
Emicat, imbelli lentum nutricis in umbra
Indecores ludos, et inania ludere bella ;
Necdum æquas animis vires, annosque morantes
Increpat. Ah quantus Martis quondam ibit in artes,
Quantus honos tibi, Galle, tibi quot, Ibere, labores,
Cum firmata parem genitori hunc fecerit ætas,
Gallicaque immensis implebit fata triumphis !
Vos superi prolemque patri prolique parentem
Servate interea ; neve hunc, dum jura tuetur,
Et pleno invadit leti discrimina passu,
Invida sors nobis, aut bellicus auferat ardor.
- ↑ Voyez les portraits de Louis XIV et du Dauphin faits en 1667 par Corneille, sous les noms de Mérovée et de son fils, dans la tragédie déjà citée d’Atiila, tome VII, p. 131 et 132.