Tous-puissants en parade, impuissants au besoin,
Qui ne montrant jamais qu’un œil farouche et sombre
À peine vous jugeoient dignes de voir leur ombre ?
Nos rois n’exigent point cet odieux respect :
Chacun peut chaque jour jouir de leur aspect ;
On leur parle, on reçoit d’eux-mêmes le salaire
Des services rendus, ou du zèle à leur plaire ;
Et l’amoureux attrait qui règne en leurs bontés
Leur gagne d’un coup d’œil toutes les volontés.
Pourriez-vous en vouloir[1] une plus sûre marque,
Belges ? Vous le voyez, cet illustre monarque,
À vos temples ouverts conduire ses vainqueurs
Pour y bénir le ciel de vos propres bonheurs[2].
Est-il environné de ces pompes cruelles
Dont à Rome éclatoient les victoires nouvelles,
Quand tout autour d’un char elle voyoit traînés
Nominis ; aut sese communi prodere luci
Sicubi contigerit, truculento incedere vultu,
Cuncta supercilio suspendere, torva tueri,
Et populo præbere sui spectacula gressus.
Sed rigor hic tandem tumidique ferocia fastus
Regis ad aspectum tenues vanescit in auras.
Hunc adeo effuso devicta per oppida plausu
Sæpe incedentem vidistis, et ordine longo
Ad sacra ducentem victrices templa catervas.
Non illum, laurisque gravem Tyrioque superbum
Murice, purpurei compta cervice jugales
Quadrijugo in curru duxere, nec agmina pone
Captiva implexis visa hic evincta catenis
Horrendos inter ferri reptare sonores.