Mais de quel front osé-je ébaucher tant de gloire,
Moi dont le style foible et le vers mal suivi
Ne sauroient même atteindre à ceux qui t’ont servi ?
Souffre-moi toutefois de tâcher à portraire
D’un roi tout merveilleux l’incomparable frère[1] :
Sa libéralité pareille à sa valeur ;
À l’espoir du combat ce qu’il sent de chaleur ;
Ce que lui fait oser l’inexorable envie
D’affronter les périls au mépris de sa vie,
Lorsque de sa grandeur il peut se démêler,
Et trompe autour de lui tant d’yeux pour y voler.
Les tristes champs de Bruge en rendront témoignage :
Ce fut là que pour suite il n’eut que son courage ;
Il fuyoit tous les siens pour courir sur tes pas,
Marcin[2] ; et ta déroute eût signalé son bras,
Fas canere, aut meritas procerum decurrere laudes,
Nec magnos modulis æquare jacentibus ausus.
Nam quid ego egregiam virtutem et digna Philippi
Cœpta loquar ? Quid prima inter discrimina, lucis
Contemptorem animum ? Quid apertam in dona, paremque
Muneribusque armisque manum ? tum si qua vocarent
Prælia, si qua sonum procul auribus æra dedissent,
Quam stare indocilis, quam se subducere tardis
Callidus agminibus sociorum, avidusque negata
Protinus effræno tentare pericula cursu ?
Talis in effusas Brugensi limite turmas
Infestum per iter sese incomitatus agebat,
Victrici impatiens sibi tempora cingere lauro ;
Cinxissetque adeo, tantæ nisi cladis honorem
Victoremque tibi tantum, Marcine, negassent,