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LXVIII

Au Roi,
sur son retour de Flandre.

L’édition originale, en quatre pages in-4o, ne porte ni adresse ni nom de libraire ; seulement on lit à la fin la mention : « Avec permission, » la date de 1667 et la signature de Corneille. L’exemplaire que nous en avons vu figurait, sous le no 324, dans le catalogue de vente dont nous avons déjà parlé (tome IX, p. 606, note 2, et ci-dessus, p. 182) ; il a été acheté par M. Victor Cousin, qui a bien voulu nous permettre de le collationner. — Ces vers ont été réimprimés dans le cours de la même année 1667, et aussi, suivant Granet, en 1669, avec le poëme sur les Victoires du Roi, in-12 ; nous n’avons pas vu cette dernière édition.

Le Roi rentra à Paris à la fin du mois d’août 1667. On peut voir dans la pièce suivante et dans les notes qui l’accompagnent le récit de ses opérations militaires.


Tu reviens, ô mon Roi, tout couvert de lauriers ;
Les palmes à la main tu nous rends nos guerriers ;
Et tes peuples, surpris et charmés de leur gloire,
Mêlent un peu d’envie à leurs chants de victoire.
Ils voudroient avoir vu comme eux aux champs de Mars 5
Ton auguste fierté guider tes étendards ;
Avoir dompté comme eux l’Espagne en sa milice,
Réduit comme eux la Flandre à te faire justice ;
Et su mieux prendre part à tant de murs forcés
Que par des feux de joie et des vœux exaucés. 10
Nos muses à leur tour, de même ardeur saisies,
Vont redoubler pour toi leurs nobles jalousies,
Et ta France en va voir les merveilleux efforts
Déployer à l’envi leurs plus rares trésors.