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exempt. D’après le témoignage unanime des historiens du théâtre, et des meilleurs biographes de Corneille, nous avons indiqué la Place Royale comme ayant été représentée en 1635[1] ; mais il est évident que cette date est fausse, puisqu’il est question de cette comédie dans cette pièce de vers tirée d’un recueil dont l’Achevé d’imprimer, fort tardif, est du 14 août 1634. Cette erreur en fait pressentir une autre, dont il est difficile au reste de bien apprécier l’étendue. La Galerie du Palais et la Suivante sont partout attribuées à cette année 1634, réduite aujourd’hui pour nous à sept mois et demi par la date du privilège dont nous venons de parler. Si l’on considère que les vers de Corneille se trouvent à peu près au milieu de ce volume, qui, comme nous le verrons[2], s’imprima lentement, au fur et à mesure que les manuscrits arrivaient, cet espace de temps se trouve encore réduit. Il est dès lors permis de s’étonner que Corneille ait ainsi fait représenter trois pièces coup sur coup, et l’on peut avec beaucoup de vraisemblance reporter tout au moins la Galerie du Palais à l’année 1633.

C’est au commencement de cette même année 1633 que M. Édouard Fournier place une pièce de six stances, fort agréablement tournée, mais que nous n’avons point recueillie, même dans l’Appendice, car rien n’indique qu’elle puisse être de notre poëte. L’infatigable chercheur, qui la publie aux pages vii et viii des Notes sur la vie de Corneille, si souvent citées par nous, ne dit ni d’où il la tire, ni par quelles circonstances elle est parvenue à sa connaissance ; et nos investigations personnelles n’ont pu suppléer à ce défaut de tout renseignement. Ces stances, qui, selon M. Éd. Fournier, auraient été écrites pour un des concours annuels qui existaient à Rouen depuis le onzième siècle, sous le nom de Puy ou de Palinod, et dans lesquels on récompensait par une fleur ou par une étoile d’argent l’auteur de la meilleure pièce composée en l’honneur de l’immaculée conception de la Vierge, ne sont indiquées dans aucun des ouvrages qui parlent de cette institution[3], ouvrages où l’on a toutefois grand soin de men-

  1. Voyez tome II, p. 219.
  2. Voyez ci-après, p. 65, la Notice de la pièce XX.
  3. Voyez Rapport sur les livres et autres objets relatifs à l’Académie