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XLIV

Sonnet.
[Au Roi, pour obtenir la confirmation des lettres de noblesse accordées à son père.]

Ce sonnet, découvert par M. Ludovic Lalanne à la bibliothèque de l’Institut, a été adressé à Louis XIV par Corneille, pour obtenir la confirmation des lettres de noblesse accordées en 1637 à son père par le roi Louis XIII après le succès du Cid. Cette requête paraît avoir été composée en 1657, à l’occasion de la Déclaration du Roy, du trentième Décembre 1656, pour la recherche des Usurpateurs de Noblesse. Des déclarations semblables furent rendues en février 1661, en juin 1664 ; puis en septembre 1664 un édit « portant révocation des lettres de noblesse accordées depuis le 1er  janvier 1634. » Cet édit, daté de Vincennes, contient la restriction suivante : « Nous réservant toutefois de confirmer ceux qui pour services signalés dans nos armées, et autres emplois importants, ont obtenu ledit titre de noblesse. » Voyez ci-dessus la Notice des Poésies diverses, p. 15 et 16, et au tome I la Notice biographique sur Corneille.


La noblesse, grand Roi, manquoit à ma naissance ;
Ton père en a daigné gratifier mes vers,
Et mes vers anoblis ont couru l’univers
Avecque plus de pompe et de magnificence.

Ce fut là, de son temps, toute leur récompense, 5
Dont même il honora tant de sujets divers,
Que sur ce long abus tes yeux enfin ouverts
De ce mélange impur ont su purger la France.

Par cet illustre soin mes vers déshonorés